Refonte du SI : un passage obligatoire pour réussir sa transformation numérique ?
Que peut réellement signifier qu’une entreprise a aujourd’hui réussi sa transformation numérique ? Pas grand chose car cela fait 30 ans que l’entreprise se transforme, se modernise, son système d’information n’a jamais cessé d’évoluer au fil des nouvelles technologies. Et cette mutation ne cessera jamais. « De mon point de vue, la transformation numérique est simplement la nouvelle terminologie du moment qui, in fine, accompagne toujours l’entreprise à se moderniser et à créer ainsi de la valeur pour ses clients mais aussi en interne pour le bien-être des salariés », indique Serge Masanovic, associé fondateur de VCM Conseil.
Les entreprises doivent se transformer
Le plus inquiétant aujourd’hui est surtout la vitesse à laquelle cette transformation s’exécute et s’opère. En effet, dans un environnement actuel ultra-automatisé, ultra-volumique et ultra-connecté, l’information circule en temps réel et, sur ce terrain plus précisément, toutes les entreprises ne sont pas prêtes. Certains secteurs professionnels sont même dans l’impasse comme les taxis, le commerce traditionnel ou encore l’hôtellerie qui font face à cette ubérisation des usages. Citons Airbnb et Uber, deux sociétés créées respectivement en 2008 et en 2009 puis devenues depuis des géants mondiaux. Ils n’ont pas usé d’approches et de processus existants désuets mais ont créé des nouvelles règles du jeu en repoussant les limites fixées par les industries historiques, en pariant sur une nouvelle expérience pour le client et en exploitant la valeur des données collectées quotidiennement. C’est là où la transformation numérique a un sens, les entreprises doivent se transformer, se perturber elles-mêmes pour s’intégrer dans cette nouvelle économie mondiale connectée. Mais pour ce faire, les entreprises sont dépendantes de la qualité de leur informatique, de leur datacenter, de leur système d’information pour gérer leurs processus de développement et leurs activités stratégiques. «Pour faire une analogie avec la chimie, le système d’information, qui était auparavant vu comme un bloc de glace, est devenu liquide puis maintenant gazeux, il se répand partout comme le Cloud. Comme disait Didier Lambert, le DSI du groupe Essilor, l’entreprise réelle se double aujourd’hui d’une entreprise virtuelle », rapporte Serge Masanovic.
L’obstacle du SI obsolète
Et sur ce terrain, le DSI peut se positionner en leader de la transformation numérique de son entreprise sous plusieurs conditions : opérer un rapprochement des métiers avec la DSI, convaincre les dirigeants de l’entreprise (voir encadré), adopter des nouveaux outils pour casser les silos (services Cloud, création de catalogues de services, d’apps mobiles, d’outils d’automatisation et d’analyse des données) et exploiter les technologies intelligentes (machine Learning, objets connectés, réalité augmentée, etc.).
En conclusion, ce nouveau système d’information doit apporter aux entreprises plus de valeur à leurs services. C’est exactement la logique qu’a suivie, à son échelle, Victoria Group, cette PME industrielle de 250 salariés spécialisée dans le nettoyage industriel, pétrolier et maritime. En effet, pour absorber rapidement le transfert de toutes les informations, notamment celles provenant de son ERP, sans oublier les enjeux de mobilité, Victoria Group, via son intégrateur Thalie, a renouvelé son cœur de réseau en migrant vers le 10 Gbit/s, mais a également déployé un réseau sans fil plus performant et sécurisé ainsi qu’un système de sauvegarde et de réplication relié en fibre. Bref, pour de nombreux projets liés à la transformation digitale, la refonte d’un SI, souvent obsolète, est un passage obligatoire.
Source : Le Monde Informatique / Janvier 2017 / Adthink Media et IDG Corp